Le chapelet de bonnes intentions visant à la restauration des institutions, égrené à cors et à cris au soir de la révolution de palais du 30 août 2023 au Gabon, porte plus que jamais, 9 mois après, les germes d’une voyoucratie en téléchargement. Mobile d’inquiétudes, la réforme de la loi 16/93 portant code électoral, adoptée le mercredi 19 juin 2024 par les députés nommés par le Président de la transition, le Général, Brice Clotaire OLINGUI NGUEMA. Une réforme du code électoral, au parfum nauséeux de reculade démocratique, qui vient en sus, faire le lit à une menace de confiscation du pourvoir ad vitam aeternam par les putschistes au pouvoir, avec la complicité bienveillante du parlement de transition.

La loi électorale querellée, du fait d’être nimbée de contours antidémocratiques, est curieusement passée comme lettre à la poste à l’assemblée nationale de transition. Une disposition qui balaie d’un revers de la main, les grands principes d’équilibre des pouvoirs, acquis de haute lutte, et dont le caractère inclusif permettait de prendre en compte les préoccupations de l’ensemble des acteurs politiques et institutionnels, impliqués dans l’organisation du processus électoral au Gabon.

Désormais, seul le CTRI via son ministre de l’intérieur, est à la fois, juge et partie, c’est-à-dire, unique organisateur du jeu électoral, d’une part, et d’autre part, unique arbitre des délibérations d’après vote, en ce qui concerne la proclamation des résultats.

Une séquestration des leviers de gouvernance politique, dans laquelle le CRTI avait déjà brillé lors du piteux Dialogue National, abusivement qualifié d’Inclusif, en décidant unilatéralement : des choix des thèmes soumis à réflexion, des participants invités, de la rédaction du règlement intérieur du D.N.I, avant de s’offrir le malin plaisir de s’attribuer la rédaction, là encore, unilatérale, des conclusions de ce Dialogue, qui font jaser !

Dans ce même élan, disons en français facile, que par rapport aux prochaines élections politiques, seul le CTRI via son ministre de l’intérieur, a pouvoir de confectionner la liste électorale ; de statuer sur le nombre de bureaux de vote, de désigner leurs membres des bureaux de vote: ( Président, vice-président et scrutateurs ) ; de valider la participation des candidats à l’observation des élections, avec comme couronne sur la chape de plomb, la qualité accordée au seul ministre de l’intérieur, sans assistance des parties prenantes, de proclamer les résultats, notamment ceux de la prochaine élection présidentielle, scrutin pour lequel, le Président du CTRI, qui a nommé le ministre de l’intérieur, gesticule au portillon.

Un véritable remake des pages sombres de l’ère de la pensée unique et du tristement célèbre Parti unique, le PDG, dont le glas de son encombrant statut de Parti-Etat, avait été sonné avec le retour au pluralisme politique en 1990.

Pauvre Gabon, aux mains d’apprentis sorciers, sortis du lugubre moule politique à la Nicolas Machiavel.

Un seul mot d’ordre, REISISTONS FACE A CES PERFIDES TROMPEURS, ARTISANS DE L’OBSCURATISME POLITIQUE ET DE LA VOUYOUCRATIE D’ETAT, qui ont été 56 ans durant, l’épine dorsale de la gouvernance du mortifère système Bongo-PDG.