Visiblement classés à tort dans le registre des « bouffe-cadeau » de la République, les étudiants aspirant à poursuivre après le baccalauréat leurs études en France, aux États-Unis et au Canada, sont désormais privés du soutien financier de l’Etat, claironne le Président OLIGUI NGUEMA, en prétextant que ces études alourdissent la dépense publique, en plus de favoriser la fuite des cerveaux. Une envolée lyrique, lâchée, dans un environnement paradoxalement plombé par un taux de chômage de plus de 50% de la population active. Dans un pareil contexte anxiogène, faire de choix de se refuser à venir grossir ce contingent de chômeurs, constituerait-il un crime de lèse-majesté ?

Et dans le même élan, les fondations chapeautées par les premières Dames, qui tirent d’énormes capitaux du trésor public, disons, du contribuable gabonais, sont miraculeusement épargnées de cette détermination affichée de réduire le train de vie de l’Etat. De qui se moque t-on ?

« Il faut choisir entre le champagne pour quelques-uns, et l’eau potable pour tous », aimait à dire feu Thomas SANKARA, figure emblématique de la lutte pour la justice sociale.

Si le pays a véritablement atteint la zone critique d’économie en surchauffe, c’est à dire, atteint la déplorable situation dans laquelle la demande globale dépasse la capacité de production de l’économie, alors, les « coupes » jugées salutaires à l’équilibre budgétaire devraient en priorité viser les secteurs logés dans le collimateur des véritables « bouffe-cadeau », à l’instar des fondations des deux épouses du Président de la République, qui coûteraient à l’Etat, selon des faisceaux convergents, plusieurs dizaines de milliards de francs cfa, dont l’incidence sur le front social reste difficilement traçable.

Soulignons que dans le cadre de la suppression annoncée des bourses d’études, seuls les rejetons des parents moins nantis, en feront les frais. Ce qui ne serait pas forcément le cas pour les étudiants issus de familles aisées, dont les parents pourraient aisément payer de leurs poches ces offres d’études, désormais classées dans la liste noire de la gouvernance OLIGUI NGUEMA.

C’est à croire qu’à l’épreuve de la pratique de l’exercice du pouvoir, deux mois après l’election du Président OLIGUI NGUEMA, la parole du candidat est loin d’être, celle de l’élu!

Beh ! Le 12 c’est le 12 !