Adapter le droit constitutionnel aux rites et traditions du Gabon, cœur d’une des nombreuses thématiques qui rivalisent de réflexions et d’analyses au sein de la commission traitant des questions politiques au dialogue national. L’objectif étant de pondre un projet de constitution, en phase avec notre identité culturelle, sans totalement se départir de l’environnement institutionnel international. Constitution, dont le préambule prendrait en compte l’invocation de nos ancêtres, en plus de l’invocation de Dieu, déjà mentionnée noir sur blanc.
Notre patrimoine culturel, longtemps victime de diabolisation à tout-va, au point d’avoir suscité la disparition du droit coutumier, socle de médiations et de résolution des conflits sociaux avant la pénétration des colons en territoire gabonais, est visiblement en phase d’être revitalisé, en vue de l’arrimage de notre loi fondamentale à la coloration culturelle locale. Un projet de constitution qui pourrait de fait, être le reflet de la double civilisation occidentale et africaine, disons, gabonaise en particulier. Signe des temps, l’ouverture dans les prochains jours du débat au fond, sur l’hypothèse de cette mise au coût du jour de notre loi fondamentale, par la rédaction d’un draft de constitution « new look », qui trancherait radicalement avec les prototypes de textes totalement calqués sur le droit français.
Une ambition de revitalisation de notre culture, en perte de vitesse, au profit d’une occidentalisation à outrance de notre société, qui figure au nombre des contributions versées par les gabonais, en prélude à l’organisation de ce dialogue nationale.
Ce renouveau constitutionnel en gestation, pourrait permettre de faciliter la résolution de nombreux conflits, en particulier ceux liés aux questions foncières et aux droits des communautés autochtones.
Mais le sujet ne manque pas de susciter de controverses, au regard des réserves exprimées par certains participants, notamment sur le risque de conflit d’appréciation, sur la qualité de la juridiction à saisir, pour tel ou tel autre problème.
Nous y reviendrons !