Tout ça pour ça ! la lumière attendue à l’issue de ce Dialogue, vire vraisemblablement à la pénombre. La Françafrique continue visiblement d’avoir de beaux jours au Gabon sous le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions, CTRI, idem pour le système Bongo-PDG que les militaires putschistes se sont refusé à décapiter, du moins, pour le moment. Dans la foulée, le pays pourrait momentanément sombrer de façon inexpliquée, dans un désert politique, avec la proposition des commissaires de suspendre tous les partis politiques. Décision aux allures de sanction administrative, qui fait jaser, et qui est visiblement motivée par la préoccupation des participants voir être toilettées, les dispositions encadrant la reconnaissance des formations politiques dans le pays.

En somme, les fruits n’ont pas répondu aux promesses des fleurs. Le CTRI émarge dans la profanation de la parole donnée (2 ans de transition), en s’adjugeant implicitement un an de trop, au prétexte de cas de force majeure curieusement décrété d’avance par les commissaires.  La France parvient à tirer son épingle du jeu, en sauvegardant la présence encombrante de ses bases militaires au Gabon, tout en maintenant la plénitude juridique des accords de coopération passés avec le Gabon. Accords qui tournent à son seul avantage, en sapant en parallèle, les efforts d’accès à notre souveraineté intégrale. Dans une approche de fuite en avant, les commissaires au Dialogue ont curieusement penché pour l’audition, en lieu et place de la révision desdits accords de. coopération.

Notons également, la mise sous le coude de l’appel à la dissolution du Parti Démocratique Gabonais, PDG, Parti déchu, dans une perspective de pouvoir activer à tout moment, le passif sulfureux de ses dirigeants, qui ont brillé dans le registre des fossoyeurs de la démocratie et des criminels économiques.

Décision adossée à la suspension injustifiée de tous les partis politiques, jusqu’à leur arrimage aux nouvelles modalités de légalisation des formations politiques. Décision trouble-fête, qui acte ainsi, la fin temporaire du pluralisme politique, acquis de haute lutte, au sortir de la conférence nationale de 1990. Une entorse aux principes démocratiques, qui avait en son temps, vu les autorités maliennes de la transition se faire remonter les bretelles par les instances Onusiennes, avant de revenir sur une décision similaire.

Or, ce n’est un secret pour personne, que la faillite politique au Gabon, enregistrée ces 56 dernières années, est imputable au Parti de la Destruction du Gabon, PDG, pardon, au Parti Démocratique Gabonais et alliés. Alors pourquoi faire payer l’ardoise des forfaitures du PDG au reste de la classe politique ?

En un mot, « le monde n’a pas été réinventé » lors de cette grand-messe, qui porte les stigmates d’un énième rendez-vous manqué.

Soulignons tout de même que jusqu’à l’heure actuelle, il ne s’agit encore que des recommandations soumises au Président de la transition, au regard du caractère non souverain de ce Dialogue.

C’est la remise des conclusions de ce Dialogue au Chef de l’Etat, le général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA,  le mardi 30 avril 2024, du côté de la Présidence de la République, qui fera tomber les rideaux ces assises.