L’annonce du décès de cet ancien officier supérieur de la marine nationale, le Colonel Christian REMANDA, le vendredi 19 mars 2022, sonne comme un coup dur pour le peuple du changement, qui se retrouve de fait amputé d’un soldat d’élite, qui, au nom de ses convictions pour l’alternance au sommet de l’Etat et pour un Gabon débarrassé de l’obscurantisme politique, avait été injustement radié des effectifs des forces de défense.
Son courage, pour avoir tenté de s’opposer à l’instrumentalisation du vote des militaires au profit du clan Bongo lors de la présidentielle d’août 2016, avait suscité d’une déferlante de violence aveugle des « chiens de garde » du régime Bongo contre sa personne. Point culminant de cet acharnement d’une rare violence, son kidnapping nuitamment organisé à son domicile de Toulon, dans le quatrième arrondissement de Libreville. Une chasse à l’homme, de sources concordantes, exécutée par des éléments de la garde républicaine.
L’enlèvement de l’officier supérieur avait été suivi d’une détention arbitraire dans un lieu tenu secret, pendant plusieurs semaines, le tout, sans possibilité de visites, tant pour ses avocats que pour les membres de sa famille. C’est la pression menée par les membres de la communauté Myènè, qui avait permis une certaine éclaircie, avec en toile de fond, un retour progressif au respect du droit du détenu, avant que ce dernier ne recouvre la liberté.
Radié de la marine nationale sans possibilité de bénéficier du moindre droit, le Colonel Christian REMANDA avait été touché dans sa chair, et condamné à tutoyer le chômage rappant.
Faute de perspectives dans son propre pays, après le hold up électoral d’août 2016, le chantre du nouveau Gabon avait été contraint à l’exil en France, singulièrement pour des raisons de santé.
Repos éternel.
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