Les 48 heures légales autorisées par les articles 6 et 10 de la loi encadrant les manifestations publiques, qui laissent une certaine marge de manœuvre à l’administration pour éventuellement opposer un refus motivé, ont été allègrement violées par le gouvernement, qui se complait à court-circuiter l’appel à la manifestation d’avertissement de l’association nationale des retraités du Gabon, ANAREG, prévue ce jeudi 19 Mai 2022 sur toute l’étendue du territoire national. C’est précisément la veille, disons, dans la matinée du mercredi d’avant, que le bureau directeur de l’ANAREG découvre le courrier lui interdisant de manifester devant les locaux de la Caisse nationale de sécurité sociale, CNSS, pour pester contre la prédation en bande organisée des pensions vieillesse.

Dysfonctionnement dans les services de la CNSS et désagréments aux usagers de la voie publique, voici la trouvaille évoquée comme alibi par le gouvernement, pour barrer des quatre fers, toute hypothèse des retraités de faire entendre des éclats de voix contre la maltraitance financière dont ils sont victimes de la part des administrations publiques en charge de la prévoyance sociale, en tête desquelles trône la tristement célèbre Caisse nationale de sécurité sociale, CNSS.

Une violation de la règle de loi, qui plombe tout éventuel recours qu’aurait pu engager l’ANAREG pour maintenir à date échue sa mobilisation pacifique, en prenant appui sur l’article 12 la même loi, qui ouvre une fenêtre de 48 heures aux déclarants de réunion arbitrairement interdite, pour faire appel auprès de l’administration. C’est donc impuissants et en mode repli stratégique que les retraités avalent ces couleuvres sur fond de roublardise administrative, d’ici aux prochains mots d’ordre. La vigilance reste de mise côté bureau directeur : « L’ANAREG n’est pas un va-t-en guerre et n’entend pas exposer ses membres déjà usés par le temps » réagit avec circonspection Mathurin MENGUE BIBANG, porte-parole.

Un repli, pas synonyme d’infantilisation, rétorque l’ANAREG, qui ne fait mystère de peaufiner de nouvelles stratégies visant à dévoiler à face du monde, son ras-le-bol face aux abus divers dont sont victimes ses membres, notamment dans le paiement des pensions retraite.

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