Pondre un nouveau projet de constitution adossé à la création d’un environnement favorable à la justice sociale, aux principes démocratiques et la bonne gouvernance, toile de fond des travaux du dialogue national inclusif, ouverts le mardi 2 Avril à Libreville, et dont la « short list » des invités du comité pour la transition et la restauration des institutions, CTRI, est amputée de plusieurs figures majeures, dont celle du vainqueur de la présidentielle d’Août 2023, Albert ONDO OSSA.

Un mois de travail acharné pour dessiner les contours du nouveau Gabon, mission assignée aux 600 participants à ce Dialogue. Objectif attendu, passer au peigne fin les trente huit mille propositions issues de l’appel à contributions lancé aux forces vives de la Nation, en vue du renouveau politique, économique, social et culturel, susceptible de constituer l’ossature des meilleures conditions du vivre-ensemble. En ouvrant les travaux, le Président de la transition, Chef de l’Etat, le général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, a invité les participants à ébaucher des solutions aux problèmes de la collectivité, tout en définissant un nouveau modèle d’institutions et un nouveau mode de gouvernance de la chose publique. Une nouvelle donne, résultante d’un diagnostic pointilleux du grand malade Gabon.

Le CTRI, visiblement désireux de se démarquer des flops qui ternissent l’organisation de l’ensemble des dialogues initiés à l’intention de la seule classe politique, jure, « croix de bois, croix de fer », que cette fois ci, le jeu vaudra la chandelle. Dans une envolée lyrique aux allures de profession de foi, le Président du CTRI, Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, a promis, la main sur le cœur, de tout mettre en œuvre pour ne pas manquer ce rendez-vous avec l’histoire. Tout en exhortant les participants à échanger sans peur au ventre, OLIGUI NGUEMA, signe : « Les conclusions de ce Dialogue National Inclusif ne resteront pas lettre morte, mieux encore, seront traduites en textes réglementaires ».

Un tri sur le volet des participants, qui fait jaser :

Dans la liste kilométrique des grands absents à ce rendez-vous républicain, unilatéralement élaborée par le CTRI, l’on note des figures charismatiques, à l’instar de Luc BENGONO NSI, Président du Mouvement de Redressement National, MORENA, patriarche de la lutte contre la Françafrique au Gabon et fer de lance de la lutte contre le système Bongo-PDG ; Victor MOUANGA MBADINGA, Président du Mouvement d’Emancipation Socialiste du Peuple, MESP, candidat à la présidentielle de 2023 et chantre de la lutte contre la « bourgeoisie parasitaire » qui séquestre les leviers de pouvoir au Gabon. Autre absence de taille déjà évoquée plus haut, celle d’Albert ONDO OSSA, vainqueur de la présidentielle d’Août 2023.

Faustin Archange TOUADERA, Président de la Centrafrique, invité d’honneur.

Le facilitateur de la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale, CEMAC, dans la crise née de la transition politique au Gabon, s’est voulu inflexible sur le respect du chronogramme de cette transition, adopté par les Chefs d’Etats de la CEMAC, et dont le curseur pointe le terme de cette période exceptionnelle, à Août 2025. Dans la foulée, Faustin Archange TOUADERA s’est engagé au nom de ses pairs, à continuer à accompagner la transition politique au Gabon jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel. Le Chef de l’Etat centrafricain s’est par a par ailleurs félicité de la réintégration du Gabon au sein des organisations sous régionales, après une brève suspension prononcée au lendemain de la prise du pouvoir par les militaires, au soir du 30 Août 2023. Autre motif de satisfaction, l’arrêt par la CEMAC du projet de délocalisation de son siège social, de Libreville vers Malabo.

Mettant à profit cette tribune, le facilitateur de la CEMAC a exhorté les participants à aider le Gabon à se doter d’un contrat social empreint de justice, de paix et de progrès social.

Commission Vérité-Justice et Réconciliation : Le CTRI souffle le chaud et le froid.

Après son scepticisme face à l’hypothèse d’organiser une Commission Vérité-Justice et Réconciliation, servant d’exutoire aux 56 ans de dictature bestiale des Bongo, le CTRI semble se ressaisir, en envisageant plus que jamais cette opportunité, mais pas sous l’ère de la transition. Dans l’ambiance de la controverse autour de la mise en place de cette commission, qui suscite des debats passionnés, des pics ont visiblement été envoyés en direction des fervents promoteurs de ce concept politique : « la haine, la violence même verbale et la vengeance, ne constituent pas un programme politique ». A contrario, les bourreaux du peuple gabonais n’ont été assenés  d’aucun blâme, même lorsqu’il s’est agi de saluer la mémoire des victimes des massacres des populations civiles et désarmées, lors des soulèvements populaires nés des résultats truqués de la présidentielle d’Août 2016.

Officiellement installé dans ses fonctions de Président desdites assises, l’Archevêque métropolitain de Libreville, Mgr Jean Patrick IBA-IBA, s’engage à travailler de concert avec l’ensemble des participants, pour parvenir à un Gabon uni et réconcilié avec lui-même.

Mugabé président du Gabon, Issac John n’aurait jamais chanté l’hymne national.

Feu Président Zimbabwéen, Robert Gabriel MUGABE, ne dissimulait pas son aversion pour les gays.

Fin du game.