COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE L’ASSOCIATION NATIONALE DES RETRAITÉS DU GABON (ANAREG)

Parce que nous le devons à nos membres, aux retraités et à ceux qui croient en nous, l’Association Nationale des Retraités du Gabon, en abrégé ANAREG, tient à clarifier sa position, pour donner suite à l’interdiction par le ministère de la Défense, de la manifestation pacifique d’avertissement des retraités, devant le siège de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et de ses représentations provinciales, prévue le jeudi 19 mai 2022 pendant 2 heures, pour dénoncer la rétention et le non-respect des échéances de versement des pensions vieillesse.

Par cette décision, l’ANAREG a été surprise des motifs de perturbation du fonctionnement des services de la CNSS et de désagréments aux usagers de la voie publique, évoqués par le Ministre de la Défense et qui ont servi d’alibi à cette interdiction.

A notre connaissance, la loi relative aux manifestations publiques fait mention de l’obligation d’une lettre d’information à l’autorité administrative compétente en la matière. C’est ce que nous avons fait, en y exprimant par ailleurs, une demande d’encadrement de cette manifestation par les forces de l’ordre.

En guise de réponse, un refus de manifester nous a été servi. Le gouvernement, garant des libertés individuelles et collectives, ne gagnerait-il pas à nous accompagner dans la noblesse de la démarche que nous menons pour le redressement de la CNSS, notre patrimoine commun, en encadrant nos manifestations, plutôt qu’en tuant systématiquement dans l’œuf tout élan revendicatif contre les dérives des dirigeants de la CNSS.

En effet, à l’observation de cette organisation, nous constatons avec interrogations et appréhensions que nous avons affaire à un groupe d’épicuriens convaincus qu’ils n’ont aucun compte à rendre de leur gestion, tellement leurs actes dénotent d’avec l’environnement et les objectifs de leur charge.

Disparue la responsabilité envers leurs employés, principale richesse de leur organisation, disparu le dialogue social, principal atout de toute entreprise. Le véritable dialogue social suppose, en effet, la reconnaissance d’une certaine égalité morale de toutes les parties concernées. Ce dialogue présuppose également le respect de l’autre. Respect qui fait malheureusement défaut aussi bien dans les têtes que dans les cœurs de certains «partenaires». L’appel aux forces de ANAREG : Communiqué de presse – Mai 2022 2 l’ordre, souvent sous des motifs fallacieux, devient leur mode de gestion idoine, afin de régler par la menace ou la matraque toute initiative aspirant, dans notre cas, à œuvrer pour la mise en place d’une structure, dans laquelle l’éthique et les principes de management moderne devraient être le bréviaire.

Ceux qui ont eu la charge de cette institution autant que ceux qui la dirigent aujourd’hui, ont été tellement fascinés par son rendement à court terme, qu’ils ont perdu de vue l’infinie immensité du chantier à développer.

Ainsi, alors que les retraités ont de plus en plus de mal à vivre avec des pensions très largement insuffisantes et payées avec retard, alors que certains retraités décèdent sans avoir pu percevoir le moindre centime de leur pension et que nos compatriotes retraités installés à l’étranger sont expulsés ou menacés d’expulsion de leurs logements, les dirigeants de la CNSS mènent un train de vie dispendieux. Le budget de l’institution fait la part belle aux parrainages, aux activités festives et mondaines en dépit de tout bon sens, avec pour conséquence, la rétention des pensions retraite, des acrobaties financières pour régler les salaires et les pensions, ponctuées de retards de paiement à échéance !

Faut-il rappeler que la pension de retraite n’est pas une faveur ? Elle est un droit ! Elle procède, du remboursement à l’employé de sommes prélevées de son salaire et de la contribution de son employeur, tout au long de sa vie professionnelle, afin de lui garantir une retraite paisible dans la dignité.

Dès lors, comment comprendre qu’après avoir été au service du Gabon pendant plusieurs années, les retraités soient traités avec mépris et ne peuvent profiter du fruit de leurs longues années de dur labeur ? Comment peut-on en tant que Directeur Général de la CNSS, se regarder dans un miroir et dormir en toute quiétude pendant que certains retraités, dont le revenu est de 100 fois inférieur au sien, se sentent angoissés, soucieux et fébriles, à l’approche de la période de règlement des pensions vieillesse car n’étant pas sûr de la percevoir du fait de la mauvaise gouvernance ?

Considérant que tout retraité, quel qu’il soit, a écrit les plus belles pages de l’histoire de notre pays lors de sa vie professionnelle, afin de lui permettre de vivre décemment de sa pension, Il urge donc aujourd’hui, d’entamer des réformes profondes du système de gestion de nos caisses de Sécurité Sociale, notre patrimoine commun, en tenant compte de l’existant, des directives de la Conférence Internationale de Prévoyance Sociale, (CIPRES) des études actuarielles et en professionnalisant le recrutement de ses dirigeants.

Il est effarant de constater qu’à une certaine époque, d’autres pays de la sousrégion sont venus s’instruire de l’expérience du Gabon en matière de prestations sociales et deviennent aujourd’hui des références en la matière, pendant que nous avons reculé dans ce domaine. Tout est question de volonté et d’attitude !

Les lenteurs constatées à mettre en place un plan de redressement efficace, pour une CNSS durable, semblent aujourd’hui céder le pas à des reportages des médias, faisant état de diverses initiatives regroupant les représentants de la CNSS et les parties prenantes concernées par la situation de l’institution, afin, selon ces médias, d’initier des approches pour résoudre la situation.

L’ANAREG rappelle avec insistance que nous devons tous raison garder et éviter l’enfumage, face à l’imminent besoin d’apporter des solutions viables et long ANAREG : Communiqué de presse – Mai 2022 3 terme, au patrimoine commun et national que constitue la CNSS.

Nous ne croyons pas aux actions menées dans la précipitation, en essayant de faire penser que toutes les parties sont consentantes, pour mieux les discréditer ou pour sauver sa tête, car ces actions finissent toujours dans l’impasse.

Les discussions et concertations doivent intégrer toutes les parties prenantes, dans le respect des opinions, de la transparence et des principes universels de management appropriés qui gouvernent la gestion des entités en charge des retraités tels que soulignés par des organismes sous régionaux.

Toute autre approche, basée sur une stratégie de gain de temps ou de distraction ne fera qu’amplifier les problèmes et encourager les mouvements sociaux.

Répéter inlassablement la même erreur face à un problème, en espérant un aboutissement différent, ne débouche pas sur une issue différente. Des changements sont possibles, mais peuvent-ils être opérés par ceux qui aujourd’hui amplifient les maux de cette institution ?

En tant que retraités, nous subissons, depuis plusieurs années déjà, les conséquences des dysfonctionnements de la CNSS, pourtant dénoncés par les organismes panafricains en charge de la prévoyance sociale, mais jamais pris en compte par ses dirigeants. Nous avons décidé à travers la création de l’Association Nationale des Retraités du Gabon (ANAREG), de nous prendre en charge dans le respect des lois et règlements en vigueur au Gabon.

Le mouvement du jeudi 19 mai 2022 en était l’une des manifestations. Il pourrait y en avoir d’autres, car laisser perdurer une situation inquiétante pour notre institution, entraînera la disparition de la CNSS, notre patrimoine commun, avec pour conséquence, la privation des pensions pour les futurs retraités qui sont actifs et cotisent actuellement.

Il y a au sein de chaque partie prenante des femmes et des hommes capables de gérer les organismes en charge des retraités, de façon professionnelle et sereine. Il revient donc aux décideurs de les utiliser comme il se doit.

Pour sa part, L’ANAREG dispose en son sein, de compétences pour accompagner ces études, sachant qu’en amont, elle a travaillé sur des propositions de restructuration intermédiaires. Nous entendons les présenter aux personnes compétentes à temps opportun.

Nous, membres de l’ANAREG, refusons d’être victimes ou complices d’un système décadent sans réagir !

La Communication ANAREG