Diffusion In extenso de l’interview accordée par le journal écrit en ligne PRESSE DU FUTUR (PDF) du lundi 18 Juillet 2022

À la tête du mouvement dénommé «Osons pour l’Afrique», vous avez annoncé votre candidature à l’élection présidentielle prévue au Gabon en 2023. Quels sont vos motivations et votre intérêt pour cet immense engagement ?

 La motivation centrale de mon engagement à la prochaine élection présidentielle est de prendre la lourde responsabilité de signer l’acte de décès de la « Françafrique », en mettant un terme aux accords de coopération qui lient le Gabon à la France. C’est une vaste escroquerie historique au détriment du Gabon et de son peuple, qui profite à une horde de délinquants en col blanc, tapis dans les arcanes de l’Elysée, épicentre de la mafieuse cellule africaine qui régente les dictatures africaines contrôlées par la « Françafrique ».

Un système impérialiste, qui séquestre notre liberté politique en imposant ses hommes de paille à la tête du Gabon et de biens d’autres pays africains, caricaturés sous tutorat français. Pour plomber toute hypothèse de réel développement socioéconomique de ses Etats infantilisés, dont le Gabon, une monnaie de singe nous est imposée par le maître colon, le pitoyable franc CFA, dont la fabrication, la gestion et la régulation sont sous contrôle de Paris, pour nous maintenir sous une dépendance économique qui favorise la paupérisation des nos peuples. La fin de ces accords de coopération bidon, nous permettra enfin d’acter le démantèlement de la sulfureuse base militaire française présente au Gabon, contre le bon sens d’Etat indépendant dont se targue le Gabon.

Une fois la fin de cette tragicomédie actée, nous amorcerons la REFONDATION du Gabon, après 62 ans de gouvernance politique au brouillon. Le changement de constitution sera le socle de cette REFONDATION.

 

On sait qu’une campagne électorale coûte énormément chère. «Osons pour l’Afrique» qui sonne panafricain n’est-il pas un appel pour une mobilisation des fonds au-delà du Gabon ?

 

Permettez-moi de saisir au bond votre préoccupation, pour dire aux amis du Gabon et de l’Afrique que notre mouvement est ouvert à toutes les contributions financières qui nous permettront d’atteindre notre noble et exaltant objectif. Nous sommes nous-mêmes le premier contributeur financier dans cette bataille aux allures de David contre Goliath. L’appel de fonds pour l’assaut final contre les ennemis du Gabon et de l’Afrique va de soi, et ce n’est que justice que des porteurs d’eau nous viennent des quatre coins de la planète, dont la France. Car il est important de souligner que la lutte contre la Françafrique n’est nullement un sentiment anti-français, mais un refus cinglant de laisser un groupuscule de mafieux politiques français et leurs complices sur le continent agir en toute impunité et sous notre indifférence complice, contre les intérêts de nos peuples. Cette prédation politique et économique, j’en suis sûr, déplait assurément à de nombreux français, qui pourraient également nous prêter main forte.

C’est dire que les premiers moyens financiers viennent de notre mouvement panafricain, qui ne ferme pas la porte à toute autre contribution.

 

Le Gouvernement gabonais, à travers la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI) vient d’imposer une obligation de déclaration des biens aux candidats aux élections politiques. Votre avis sur la question ?

Nous pensons que cette nouvelle disposition est un faux remède aux vrais maux qui plombent le processus électoral dans notre pays, en écornant de tout temps la sincérité du vote. Plutôt que de tenter de nous distraire par des sorties inopportunes, ses initiateurs gagneraient à identifier les vrais goulots d’étranglement au déni de démocratie dans notre pays.

Nous diagnostiquons comme maux au processus électoral au Gabon : La caporalisation des institutions en charge des élections par le système Bongo-PDG, avec en amont le ministère de l’Intérieur et, en aval, la Cour constitutionnelle constamment mise à l’index pour subordination au pouvoir Bongo. Signe des temps, leur malsaine propension à proclamer vainqueurs, le plus souvent contre la volonté des urnes, les candidats issus du Parti Démocratique Gabonais, le PDG au pouvoir. Voici un vrai mal, qui mérite attention et intérêt.

La panne du processus de vote, avec les phénomènes de « bœuf votant », l’achat des consciences, d’abus de position d’autorité et autres votes multiples savamment entretenus, le tout adossé à des instruments électoraux peu fiables, nécessitent une réelle attention des autorités. Face à ce point d’ombre au tableau, le mouvement panafricain « Osons pour l’Afrique », dont je suis le président, préconise la biométrisation du processus électoral avec centralisation des données issues des bureaux de vote, pour permettre à tous les maillons de la chaine de contrôle du vote ( scrutateurs, représentants des candidats, observateurs nationaux et internationaux, et administrations en charge des élections) d’être au même niveau d’informations dans le suivi du processus électoral, en temps réel, sur l’ensemble du territoire national. Ce qui aura en plus le mérite de pouvoir enfin proclamer les élections le même jour, et tourner le dos aux tripatouillages légion, dont la dernière manœuvre en date reste les résultats éhontés du score à la soviétique signalé lors de la présidentielle de 2016, dans la province du Haut Ogooué.

L’une des administrations à la manœuvre dans cette réforme controversée portant obligation de déclaration des biens des candidats aux élections politiques, notamment la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite, n’a de cesse briller par son incapacité notoire à faire respecter l’obligation faite aux hauts cadres de l’administration publique à déclarer leur patrimoine, trois mois après leur entrée en fonction. Fort de ce qui précède, je m’autorise également de douter de son impartialité et partant de sa sincérité à jouer franc jeu sur ce nouveau terrain, en traitant les dossiers des membres du pouvoir et ceux de l’opposition avec la même rigueur.

Permettez-moi pour conclure, de plutôt soupçonner dans cette approche d’obligation de déclaration de biens élargie aux politiques, une manœuvre sournoise du pouvoir à l’encontre de ses adversaires aux élections générales de 2023. Manœuvre furtive en gestation, dont seul le temps nous révèlera les réelles motivations.

 

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