Mes chers compatriotes,

La décence politique ne m’autorise pas à faire injure au peuple gabonais en ce 17 Août 2022, en vous souhaitant une bonne fête de l’indépendance, même au prétexte du politiquement correct.

Car la date du 17 Août 1960, qui marque officiellement l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, est éventrée par le procès de l’histoire pour sa collusion avec un simulacre d’indépendance, dont les contours ont été unilatéralement dictés par la France politique d’alors.
Un folklore d’indépendance, nous ne le dirons jamais assez, sur fond de tombeau blanchi, avec pour cadre juridique brumeux, les accords de coopération entre la France et le Gabon, et dont les termes sabordent insupportablement notre aspiration à la souveraineté nationale.

L’un des points les plus achevés de ces accords de dupes, scellés du secret-défense, est la présence encombrante au Gabon d’une base militaire française. Camp militaire baptisé du nom du mauvais génie à qui incomberait la paternité de la nébuleuse Françafrique, j’ai cité, le Général Charles DE GAULLE.

Loin du Mouvement Panafricain, Osons Pour l’Afrique, dont je suis le Président, d’émarger dans la pratique du discours victimaire. Nous nous faisons plutôt un devoir, à travers cette adresse au peuple gabonais, de convoquer une approche transgressive et de rupture, en phase avec l’idéologie de révolution politique et d’éveil des consciences.
Des actions de prosélytisme citoyen, visant en somme, à nous sortir de l’abject moule du conformisme d’acculturation et d’obscurantisme, dans lequel nous avons été coulés avec une diabolique habileté, par les « bien-pensants » d’un ordre politique mondial dans lequel l’Afrique est le dindon de la farce.

L’élection présidentielle de 2023, peut de notre point de vue, être auscultée comme l’une des pistes pouvant nous permettre d’ôter ce joug du dessus de notre tête. Car au-delà du caractère naguère biaisé des élections politiques sous le règne des Bongo, la présidentielle de 2023 devrait plus que jamais nous servir de prétexte, pour faire sauter le couvercle de l’atmosphère putréfiante qui nous maintient dans un environnement permanent de déni de démocratie.

Dans cette dynamique de renouveau politique, le Mouvement Panafricain, Osons Pour l’Afrique, vous invite à le rejoindre dans son programme d’actions dont la trame vise à déconstruire la Françafrique pour acter la REFONDATION du Gabon. Toute chose qui a dans sa ligne de mire, l’élection de son candidat à la présidentielle de 2023, votre humble serviteur.

Oui mes chers compatriotes, je suis candidat déclaré à la présidentielle de 2023, et j’attache du prix à votre soutien sans réserve. Soutien qui nous permettra de nous doter des leviers suffisants, pour signer aisément l’acte de décès de la Françafrique, qui empoisonne depuis toujours les équilibres de notre vivre-ensemble.
La victoire sociologique et politique, qui sera la résultante de votre soutien, nous permettra de lever les verrous : à l’accès à notre souveraineté nationale, à la meilleure redistribution des richesses nationales, à la construction d’une prospérité nationale partagée, ainsi qu’au retour à la pénalisation de l’homosexualité.

Moi Président, je m’engage à faire gommer la date du 17 Août comme repère de notre accession à la souveraineté internationale, au profit d’une date consensuellement admise par référendum, et qui reflètera au mieux, un haut fait de notre difficile marche vers l’affranchissement du joug de la France impérialiste.
Ainsi, l’honneur en bandoulière, nous écrirons ensemble, affranchis du giron françafricain, les glorieuses pages de notre marche à fière allure, vers l’an 1, de notre indépendance réelle.

Mes chers compatriotes, le devoir de mémoire nous commande en cette période du 17 Août, à saluer l’engagement patriotique de certains de nos devanciers, dont la vision avant-gardiste leur a permis de battre campagne pour le NON au référendum de 1958, qui a scellé l’indépendance factice octroyée par la France au Gabon.
Dans cet élan, nous tenons à tirer nos chapeaux en premier lieu, aux leaders du Mouvement politique, le PUNGA, René Paul SOUSATTE et Jean Jacques BOUCAVEL, qui ont été les fers de lance de la campagne pour le NON à une indépendance de pacotille.

Nos hommages vont également en direction de la jeunesse politique éclairée d’alors, notamment au leader précoce, Joseph RENDJAMBE ISSANI, à l’époque élève au Collège Monseigneur BESSIEUX de Libreville, et qui a battu campagne en faveur du NON au référendum de 1958, dans la province de l’Ogooué Maritime, aux côtés de René Paul SOUSATTE, figure de proue et fondateur du Mouvement politique, le PUNGA.

Gommer le 17 Août des pages d’or de l’histoire politique du Gabon, n’est nullement synonyme de sortir les 62 ans de Gabon au brouillon qui en découlent, de notre histoire commune. 62 ans de Gabon au brouillon que nous rangerons dans une sorte de préhistoire d’indépendance, en prenant préalablement le soin de les émonder des tissus de mensonges dont est brodée cette histoire, dans le cynique dessein de contrefaire l’âme du Gabon.

En marge de cette fièvre d’indépendance sans âme, le mois d’Août coïncide également avec un segment de deuil national pour le Gabon, en souvenir des massacres perpétrés par l’ignoble régime militaro-putschiste Bongo-PDG contre les populations civiles et désarmées, dans la nuit du 31 Août 2016. Une boucherie humaine exécutée en toute impunité, dans le but de tuer dans l’œuf les protestations populaires nées des résultats controversés de la présidentielle de la même année.

Du sang innocent versé sur l’autel d’un énième hold up électoral, et qui a davantage précipité le Gabon dans 7 années supplémentaires de déchéance.
Au nom de l’Afrique, au nom de nos pères, au nom des générations présentes et futures, nous nous refusons à céder à la peur, et au terrorisme d’Etat.

A bas la Françafrique
Place à notre indépendance réelle
Pour que vive le Gabon, libre, souverain et éternel.

Je vous remercie.

Marc Ulrick MALEKOU-MA-MALEKOU
Candidat déclaré à la présidentielle de 2023 au Gabon
Président du Mouvement Panafricain, OSONS POUR L’AFRIQUE.