Les velléités de caporaliser la République, sommeillent visiblement dans les gènes du Comité de Transition pour la Restauration des Institutions, CTRI, à l’aune du chapelet d’initiatives hors la loi, à mettre au compteur des militaires au pouvoir au Gabon. Citons entre autre, la sortie de prison aux allures « d’évasion » et en violation de la norme codifiant la grâce présidentielle, de Brice LACCRUCHE ALIHANGA et d’une partie de sa horde des BLA-boy’s. Autre grief venant noircir le tableau, la tentative du Président OLIGUI NGUEMA d’envoyer au gnouf, en dehors du tout cadre normatif, le jeune compatriote Ernest Gaëtan AYAMI, lors de son récent séjour à Moanda. Séjour durant lequel, le Président OLIGUI s’est visiblement découvert les attributs dévoués au procureur de la République. Une somme de pratiques, à associer à bien d’autres abus, qui viennent entacher du sceau de la violation des procédures de droit, des sorties de piste du CRTI.
« Il va aller en prison, vous me connaissez non ! » cette phase du Président de la transition, le Général, Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, à Moanda, est symptomatique du déni de séparation des pouvoirs entre les pouvoirs exécutif et judiciaire.
Cette déclaration publique à l’encontre du jeune Ernest Gaëtan AYAMI, pour s’être ouvertement opposé à la Responsabilité Sociétale des Entreprise, RSE, jugé au rabais, à l’actif de la société COMILOG, est révélateur, cette déclaration enflammée, de l’intrusion du Général-Président dans le couloir réservé uniquement au juge d’instruction et au procureur, qui sont les seuls, à avoir qualité de délivrer des mandats de dépôt, qui ouvrent la porte de la prison, à toute personne déclarée en conflit avec la loi.
Il y a quelques mois encore, c’est dans des habits de tortionnaires qu’avaient brillé des éléments du CTRI, en infligeant des sévices corporel, moral et psychologique d’une rare violence aux agents syndiqués de la Société d’énergie et d’eau du Gabon, SEEG, pour avoir commis l’impair d’user du droit de grève, en période de transition. A la suite d’une interpellation arbitraire aux allures de kidnapping, ils avaient été séquestrés pendant plusieurs jours dans les locaux de la contre-ingérence et de la sécurité militaire, le tristement célèbre B 2, avant de se voir raser le crâne « boule à zéro », au nom de l’autoritarisme des nouveaux maîtres du Gabon. Des violences, qui ne sont justifiées par aucun texte de loi, ni le code du travail, ni le code civil et encore moins le code pénal.
A l’arrivée, zéro sanctions pour les auteurs de cette sale besogne. Dans leur ambition d’user de la force pour taire tout projet de revendications sociales du travailleur gabonais, les militaires au pouvoir au Gabon, s’étaient également négativement illustrés en ‘’enlevant’’ à leur poste de travail des leaders syndicaux du ministère des affaires étrangères, avant de les soumettre au rituel de trafic d’influence dans les locaux du tristement B2, puis libérés, après plusieurs heures de privation indue de liberté, cette fois, sans la torture physique et psychologique de la « boule à zéro ».
Le point culminant de cette propension au règne de la justice aux ordres, est la libération controversée, aux allures « d’évasion maquillée », accordée à Brice LACCRUCHE ALIHANGA, un proche de Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA. Libération en violation des principes de droit encadrant la grâce présidentielle, qui est la seule possibilité offerte au Président par la loi, pour sortir du gnouf les bénéficiaires de cette grâce. Importance de taille, cette grâce présidentielle ne concerne que les prisonniers déjà jugés, critère que remplit certes ALIHANGA, avec pour entre autre restriction, son bénéfice uniquement accordé aux condamnés à des peines d’emprisonnement n’excédant pas six mois ; ce que ne remplit pas cette fois « BLA », condamné à 5 ans de prison. Autre critère de privation de la grâce présidentielle, la condamnation à des délits de crimes. Hors Brice LACCRUCHE ALIHANGA est condamné pour crime économique, pour détournement astronomique des fonds publics, en plus du délit de faux en écritures.
Pour tenter de noyer le poisson, « BLA » et une partie de ses acolytes, les BLA Boy’s, judiciairement logés à la même enseigne, ont été indistinctement mis dans le panier des « prisonniers politiques », bénéficiaires du fait du prince, conformément à la volonté publiquement exprimée par le Général OLIGUI, au lendemain du vrai-faux coup d’Etat du 30 Août 2023. Mais le peuple souverain n’est ni naïf, ni amnésique, pour soudainement passer sous l’éponge, au nom du lavage de cerveaux, les pratiques de délinquance politique notoire du funeste « messager intime », qui s’était même permis l’outrecuidance d’usurper les attributs du Président de la République, en allant jusqu’à user malencontreusement de sa signature, au profit de son club de copains et coquins, parachutés à souhait dans les sphères de la gouvernance politique et administrative. « Qui boude, bouge ! » fanfaronnait au sommet de sa gloire, le tout puissant « Dircab » d’Ali BONGO, d’alors.
Stop à la justice aux ordres !