Diantre ! Tout ça pour ça !Excusez du peu, tout un chef d’Etat vautré dans l’inconfortable posture d’avocat défenseur d’une société française, dont la marque de fabrique est la prédation permanente depuis plus d’un demi-siècle, du manganèse gabonais ! Comilog, qui, en contrepartie du déguerpissement d’habitants de leurs terres ancestrales, en vue de l’exploitation à son profit du manganèse logé dans leur sous-sol, s’autorise un retour en monnaie de singe, en proposant une soixantaine d’abris bon marché, ne cadrant nullement avec les standards et les codes sociaux adossés aux familles nombreuses. Un désaccord, sur des points pourtant contenus dans le cahier de charges, qui a mis le feu aux poudres !
Du « pipi de chat » (des maisonnettes inadaptées), en échange de royalties issues de la vente à tour de bras du manganèse gabonais, c’est le contrat de dupe, contesté à coup de clairon par les populations locales, qui ont été curieusement prises à partie, pour avoir osé dénoncer ce bal des vampires, tournant au seul avantage de la société française Comilog et de ses complices tapis dans l’ombre. L’intraitable porte-parole de ces populations, Ernest Gaëtan AYAMI, a été dans la foulée, humilié et livré à la vindicte populaire, en plus d’avoir été gratuitement caricaturé en voyou. Or, Ernest Gaëtan AYAMI est tout, sauf un voyou.
Pour illustrer ce déficit de communication dont l’onde de choc s’est invitée à la UNE de l’actualité nationale, prenons l’exemple d’un couple vivant en famille avec leurs 12 enfants, et qui habitent une maison en blanche de 5 chambres. L’esprit du cahier de charges consensuellement convenu entre Comilog et les parties, prévoit l’obligation faite à Comilog de restituer l’environnement de vie initiale, c’est à dire, une maison avec capacité d’accueil d’une famille de 14 membres ( les 12 enfants et les deux parents), ce qui renvoie en principe, à un retour de maison d’au moins 4 chambres, sinon 5, comme initialement. Toute chose que Comilog se refuse à entendre, au point d’avoir restitué à des familles nombreuses des maisons de 2 chambres, au prétexte qu’elles sont en dure, et dont, plus chères qu’une maison en planche de 5 chambres par exemple. Mais bon dieu ! que représentent ces maisonnettes livrées à la va-vite, face à l’énorme bénéfice financier qu’engrange Comilog dans l’exploitation du manganèse de Moanda ? Reste à savoir si dans sa volonté de traquer les délinquants et autres voyous impliqués dans cette affaire, le CTRI ne s’est simplement pas trompé de cible ?
Une manœuvre de diabolisation et d’humiliation publique du porte-parole du front du refus, Ernest Gaétan AYAMI, qui a été assortie de son maintien en lieu privatif de liberté, dans les locaux de la contre-ingérence et de la sécurité militaire, B2, du côté de Franceville, capitale provinciale du Haut Ogooué. Mais c’était sans compter avec la montée en puissance des forces patriotiques engagées contre l’obscurantisme, qui ont fini par faire entendre raison, et par faciliter la libération de ce jeune et digne compatriote.
Le plus curieux dans cette affaire, c’est que Comilog s’en tire sans blâmes du gouvernement et du Président de la transition, le Général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, après avoir pourtant largement failli, dans son obligation de développement social de la localité d’où elle fait fortune, c’est à dire, la localité de Moanda, qui porte les stigmates de ville paupérisée et polluée, et qui dévoile à la face du monde un visage de campement à ciel ouvert, après plus de 60 ans d’exploitation de son manganèse.
Pauvre Gabon, dans une triste transition aux mains d’hommes de paille d’une Françafrique, qui reste maître du jeu, sur le marché économique national.