C’est à un véritable jeu d’équilibriste à la Ponce pilate, que vient de cyniquement se livrer le Sénat gabonais, face aux levées de boucliers contre la loi électorale democraticide, votée par l’Assemblée nationale. L’entrée en scène du Sénat, vient simplement de permettre de sursoir à son application lors des élections politiques à venir, tout en cautionnant son usage, courant l’élection référendaire annoncée pour décembre 2024. Scrutin de fait, entaché de déficit de transparence électorale et de recul démocratique.

Honte aux militaires du CTRI, dont le déficit de transparence à la présidentielle d’août 2023, avait été brandi comme prétexte officiel, pour justifier leur arrivée au pouvoir par les armes. Moins d’un an après, les voici, sans vergogne, qui brillent par des pratiques de déficit de tranparence électorale, en proposant au parlement de transition un projet de loi électorale, dégarni des principes de scrutin inclusif et apaisé.

C’est médusée et abasourdie, que l’opinion découvre une loi électorale finalement votée par les députés nommés par le CTRI, dans laquelle, les scrutins politiques sont désormais caporalisés par les putschistes au pouvoir, qui s’adjugent, toute honte bue, des lois dépourvues d’éthique politique.

Un texte, encombré des antinomiques rôles de juge et partie, que s’attribue le ministre de l’intérieur, qui seul, se donne l’exclusivité de l’organisation du scrutin, outre l’exclusivité de la proclamation des résultats du vote.

Au nombre des entorses à la norme démocratique, citons le dépouillement des urnes qui ne se feront pas dans les bureaux de vote, mais plutôt, au ministère de l’intérieur. Dictature, quand tu me tiens !

Ce retour au galop du cauchemardesque ADN Bongo-PDG-CTRI, moteur des coups d’état militaro constitutionnels, 56 ans durant, questionne sur la trajectoire de cette transition politique au Gabon.

Chapeau bas aux deux sénateurs qui se sont refusés à se prêter à ce jeu de mascarade électorale programmée, Armelle Yembit Yembit et Jean Remy Yama, qui ont voté contre.

La lutte pour la libération du Gabon, continue, après la vraie-fausse annonce, du coup de libération du 30 août 2023.