L’Association Nationale des Retraités du Gabon, ANAREG, dénonce le déficit de cadre règlementaire qui pourrait motiver la présence de ce curieux gendarme, singulièrement dans son rôle controversé de garde-fous des actes engageant l’administration provisoire de la CNSS, qui s’adjuge les prorogatives du Conseil d’Administration et de la Direction Générale, au lendemain de leur dissolution par le gouvernement, dans une perspective de redressement de cette entité de provenance sociale, au bord de la banqueroute.

Le décret instituant ce comité de surveillance et de suivi des organismes de protection sociale, bien qu’adopté en conseil des ministres, ne repose sur aucune base législative, selon le retour du tocsin sonné par l’ANAREG. Mieux encore, la référence aux articles 172 et 149 du code de protection sociale pour justifier sa mise en place, est loin d’être suffisante pour le draper d’un cadre d’intervention conforme aux dispositions légales en la matière, revient à la charge l’Association Nationale des Retraités du Gabon, ANAREG.

Le jeu de sourd d’oreille auquel se prête le gouvernement, malgré la montagne de propositions faites, notamment par l’ANAREG, pour sauver et améliorer le système de sécurité sociale gabonais, laisse dubitative l’Association Nationale des Retraités du Gabon, qui marque solennellement son opposition à toute hypothèse de liquidation ou de cession de la CNSS à des tiers. Une idée à proscrire, tempête l’ANAREG, pour qui, je cite : « La protection sociale dans un Etat est une responsabilité régalienne » fin de citation.

Le champ de compétence concédé à ce comité de surveillance fait également jaser. Un costume jugé trop ample par l’ANAREG : « Des compétences très largement au-delà de l’exercice de la tutelle, notamment en étant chargé de valider le plan de trésorerie à échéance mensuelle ». Le retard accusé, un mois après, dans la mise en place du comité de gestion de la CNSS, préoccupe d’autre part l’ANAREG, dont les membres sont les principales victimes des lenteurs administratives qui participent du traitement discriminatoire des dossiers de retraite, en plus de plomber le processus de paiement à date échue des prestations de vieillesse : « La pension de vieillesse est un droit humain inaliénable, car elle garantit à son bénéficiaire et à ses ayants droit un revenu de substitution provenant d’une épargne forcée et réglementée par l’Etat » dixit le bureau exécutif de l’ANAREG.

Telle une artisane infatigable du dialogue sociale, l’Association Nationale des Retraités du Gabon se dit disposée en sa qualité de partenaire sociale et sociétaire de la CNSS, de la CNAMGS et de la CPPF, à contribuer et à participer de manière effective aux travaux des différents Comités ou Commissions mis en place pour le redressement durable des Caisses de Sécurité Sociale, dans une perspective visant à préserver le bonheur des retraités actuels et futurs, qui reste suspendu au paiement régulier de la juste pension. Dans ce même élan, l’ANAREG en appelle à l’arbitrage du Chef de l’Etat, en vue de trouver de solutions idoines qui épargneront la CNSS du sort macabre réservé aux défuntes administrations de la Caisse Nationale de Garantie Sociale (CNGS), de la Banque de l’Habitat du Gabon (BHG), et notamment de la Banque Gabonaise de Développement (BGD), où plusieurs familles ont été purement et simplement abandonnées à elle-même, après avoir cotisé ou servi des années durant.

mazleckinfo@juillet2022.