Un ministre des mines, à la tête d’un empire commercial des mines, c’est tout le non-sens de l’engagement contreproductif du ministre gabonais en charge dudit département, Hervé Patrick OPIANGA, dont la holding flambant neuve a été récemment inaugurée à grand renfort médiatique à Libreville, quatre mois après sa prise de fonction. Avec la menace de porosité entre le ministre des mines et l’homme d’affaires engagé dans ledit secteur d’activités, les clignotants de la violation des principes de moralisation de la vie publique, virent au rouge.

Diantre ! pas facile la vie politique sous les tropiques, dans laquelle s’entremêlent sans vergogne, les passe-droits entre ordonnateur de crédits et souscripteur aux offres de marchés publics. Sans scrupule et sous les acclamations nourries d’une opinion publique en mal de discernement, un même personnage peut s’autoriser le droit de s’adjuger en même temps, les contradictoires rôles de juge et partie. Illustration avec le cas école qui menace la sérénité dans la passation de marchés publics et dans la sauvegarde des intérêts de l’Etat gabonais au ministère des mines, avec la percée sur le marché local de l’entreprise du ministre de tutelle, qui défie, vraisemblablement, les règles d’éthique. Principes de gouvernance qui commandent aux détenteurs du pouvoir public élevés en responsabilités au sommet de la pyramide étatique, à s’abstenir des couloirs tortueux du monde des affaires.

L’homme d’affaires et ancien président américain, Donald TRUMP, avait été sommé, avant de s’exécuter, de se départir de tout engagement dans le monde des affaires, au lendemain de son élection à la tête de la première puissance du monde. Car tout président, comme tout ministre d’ailleurs, doublé du statut d’homme d’affaires, écorche de fait, les équilibres de probité politique.

Sous les tropiques, et singulièrement au Gabon, cela n’émeut visiblement pas, même si les risques de s’emmêler les pinceaux sont de l’ordre de mille pour cent. Des risques tangibles, surtout quand l’acteur placé sous les feux des projecteurs se nomme, Hervé Patrick OPIANGA. Un personnage dont le capital confiance auprès de l’opinion, à l’aune de ses actions antérieures, questionne. Signe des temps, Hervé Patrick OPIANGA est l’un des nombreux fidèles compagnons des 14 ans de magistère chaotique d’Ali Bongo à la tête du Gabon, mieux encore, il figure sur l’abjecte liste des personnalités civiles et militaires citées devant la Cour Pénale Internationale, CPI, comme auteurs et/ou complices du massacre des gabonais, dans les violences post-présidentielle d’août 20216. Et comme si cela ne suffisait pas, voici son nom mêlé à un scandale de mœurs, impliquant des pratiques d’attouchements et de pédophilie à l’encontre de jeunes garçons.

Quand le redoutable alliage : conflit d’intérêt, confusion de genres et voyoucratie frappe à la porte, c’est au Comité de Transition pour la Restauration des Institutions, CTRI, d’en tirer toutes les conséquences.