Né le 31 Mai 1939 à Omboué, dans le Fernan Vaz, au cœur du département d’Etimboué, dans la province de l’Ogooué maritime, cette figure iconique de la vie politique gabonaise, allusion à Joseph REDJAMBE ISSANI, s’est particulièrement distinguée lors des travaux de la Conférence nationale en 1990, qui a constitué un tournant historique de la vie politique gabonaise, en sonnant le glas du Parti unique, au profit de l’avènement du multipartisme et du pluralisme d’opinions.
Tribun hors pair, sa verve et sa passion pour un Gabon libre ont abondamment alimenté les débats de cette Conférence nationale. REDJAMBE a visiblement payé au prix fort, sa liberté de ton contre les fossoyeurs de la république, en osant, sans langue de bois, décocher avec impétuosité des flèches sur les turpitudes politiques et la faillite de gouvernance du système Bongo-PDG.
Contre toute attente, il tombe dans un guet-apens des escadrons de la mort à la solde des Bongo, le 23 Mai 1990, avant d’être refroidi, sans autre forme de propos. Son corps sans vie est découvert ce même jour, et provoque dans la foulée, une colère noire des populations sur fond de « vendetta ». Résultat des courses, la capitale gabonaise est plongée dans une sorte de guérilla urbaine, sur fond de représailles populaires contre l’assassinat politique de ce digne fils du Gabon.
Son engagement politique sans réserve pour l’avènement de la démocratie et de l’Etat de droit au Gabon, bouillonne avec incandescence sous la tyrannie du Parti unique. Engagement qui lui ouvre les portes de la prison politique dans les années 70, pour son rôle de mentor de l’Organisation Nationale des Etudiants du Gabon, ONEG, dont les membres sont arrêtés puis inculpés d’activités politiques clandestines et illégales, durant la sombre époque du Parti Démocratique Gabonais, PDG, érigé en Parti Etat.
Partisan de la rupture des liens vassaliques avec la France impérialiste depuis sa tendre enfance, il s’invite dans la fin des années 50 sur le front de la contestation contre la Françafrique, alors qu’il n’est qu’élève au Collège Monseigneur Jean Remy BESSIEUX à Libreville. Engagement anti-impérialiste, et en faveur de la Souveraineté intégrale du Gabon, acté par son soutien à René Paul SOUSSATE, Président du Parti de l’Unité Nationale Gabonaise, le PUNGA, figure de proue et le fer de lance de la campagne pour le NON au referendum d’auto détermination du 28 Septembre 1958. Une invitation à voter pour le NON, en vue de sortir le Gabon du giron français.
Intelligent, courageux, altruiste, pétri d’amour de la patrie et foncièrement à cheval sur la norme de la bonne gouvernance, voici en quelques lignes, les qualités reconnues à cette grande âme.
Pour visualiser les temps forts retraçant les activités commémoratives des 31 ans de son décès, à l’initiative du Parti Gabonais du Progrès, PGP, cliquez sur cette vidéo