La désormais pensionnaire de la prison de Mouila, ancienne détenue et cheffe de quartier 2 à la maison d’arrêt des femmes de la prison centrale de Libreville, a été transférée en violation de procédures normatives. Sa disparition de son lieu officiel de mise sous mandat de dépôt, porte les stigmates d’un guet-apens savamment huilé, à en croire la montée de colère de sa famille, qui met à l’index les autorités pénitentiaires. Un rapt aux allures d’affectation disciplinaire, qui a également pris dans ses filets, deux autres de ses ex codétenues, respectivement jetées à la prison de Lambaréné et de Tchibanga.
C’est le président de l’Organisation non gouvernementale S.O.S prisonniers Gabon, Lionel Engonga, qui sonne le tocsin, en saisissant la ministre en charge de la justice. En parallèle à cette saisine, S.O.S prisonniers a activé les leviers visant à l’annulation de ces mesures arbitraires, qui frisent l’autoritarisme et la délinquance judicaire en bande organisée. Une série de pratiques à rebours de textes encadrant la commission de discipline portant règlement intérieur des établissements pénitentiaires en république gabonaise. Une batterie de textes qui s’érige en sacro-saint préalable au transfert de détenu, d’un lieu à un autre.
Ni les avocats, ni les différentes familles des victimes, encore moins les victimes elles même, n’ont été préalablement informés de ce qui s’apparente à des enlèvements planifiés, honteusement mis en exécution le lundi 7 mars 2022.
L’implication présumée de ces trois jeunes dames dans une grogne contre les mauvaises conditions de détention des femmes à la prison centrale de Libreville, pourrait expliquer cette déportation, qu’aucun procès-verbal de conseil de discipline ne parvient à élucider, et que le prétexte controversé de dissimulation de téléphone portable en cellule, peine à convaincre même les plus crédules. La requête de S.O.S prisonniers Gabon relative à l’ouverture d’une information judiciaire, devrait permettre de faire la lumière sur cette affaire, en levant ainsi le voile sur les réelles motivations de ces transferts illico presto de détenues.
Cet éloignement géographique, prive chacune des victimes du soutien familial, en éloignant singulièrement l’ex chef de quartier 2 et porte-parole de la maison d’arrêt des femmes de la prison centrale de Libreville, de toute possibilité de poursuite de ses études supérieures, après l’obtention en prison de son baccalauréat, en 2020.
La nécessité de réparation de cet impair s’impose, de peur de faire le lit à un déluge de prises de position collective, contre les manœuvres de justice des puissants qui écornent davantage l’image du milieu pénitencier gabonais.
mazleckinfo@mars2022.