La vente récente aux enchères à Montpellier en France d’un masque originaire du groupe ethnique Fang, suscite débat et polémique au Gabon et dans sa diaspora. Le Président du Mouvement de Redressement National, MORENA, Luc BENGONO NSI, veut voir clair sur la part des retombées financières que devrait engranger Gabon. Par contre, l’homme de culture doublé de la casquette de politique, Benoit Joseph MOUITY NZAMBA, Président du Parti Gabonais du Progrès, P.G.P, feint de s’émouvoir de la soudaine grimpée des spéculations financières, au profit d’une œuvre reliquaire, naguère confinée dans le registre des arts sauvages.

Point d’accord de ces deux hommes politiques gabonais, la création artistique au cœur de cette polémique, bénéficie aujourd’hui d’une auréole de dimension mondiale, sur fond de reconnaissance de fait. Une œuvre pourtant insidieusement sous classée, du temps de sa soustraction frauduleuse des terres d’Afrique, au prétexte caricatural d’œuvre culturelle indigène, abusivement classée au rang des patrimoines reliquaires primaires.

Ce masque, fait partie des nombreuses pièces rapportées d’Afrique, qui participent de la fierté et du prestige de nombreux Musées Occidentaux et singulièrement français, au point d’alimenter la gourmandise chez de nombreux collecteurs d’œuvres d’art à travers le monde.

La nonchalance des différents gouvernements gabonais qui se sont succédé, à se pencher sur cette question brûlante, chagrine visiblement Luc BENGONO NSI, qui invite l’Etat gabonais à introduire auprès de l’Etat français, une demande de restitution des archives de la période coloniale : « L’Occident souhaite que nous n’ayons pas d’assises mémorielles, qui nous permettent de retrouver la vie et de ceux qui nous ont donné la vie » fin de citation.

Une requête partagée par Benoit Joseph MOUITY NZAMBA, qui exhorte pour sa part, à la mise en place d’une politique d’Etat suffisamment offensive, qui nous permette de nous réapproprier notre héritage culturel volé. Une politique offensive, suggère-t-il, qui prenne en compte l’offre infrastructurelle, à la hauteur des enjeux de conservation de ce patrimoine très convoité.

L’inaction de France, dans la poursuivre de la restitution des œuvres d’art volées à l’Afrique, et dont le processus reste gelé après l’unique étape du Benin, rend perplexe plus d’un africain, en quête légitime de réparation.

mazleckinfo@mars 2022.

 

 

 

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